Continuer à inventer sur le Web

C’est un premier succès: 21 auteurs et blogueurs qui ont participé à la web-association ces deux dernières semaines (voir ici sur scoop.it), autant de textes repris et largement diffusés, pas loin de 200 abonnés sur Twitter et des milliers de visites sur ce blog.

Un grand merci à Pierre Cendrin, Noëlle Rollet, Natalia Arribas, Anne-Charlotte Chéron, Lionel André, Didier Bazy, Serge Bonnery, Carol Shapiro, Chris Simon, Gilles Piazo, Thomas Villatte, Guillaume Vissac, Lionel Maurel, Renaud Schaffhauser (j’espère n’oublier personne) qui ont relayé l’info et eux-même disséminé librement des textes qui comptaient pour eux. Merci également à Actualitté pour son billet Contre la pratique d’édition, une web-association des auteurs.

Cette initiative est une grande bouffée d’oxygène pour plusieurs d’entre nous. Vrai plaisir personnel à donner à lire un poème enfoui dans un ancien blog d’Antoine Brea, Ce qui se dit sous terre. D’y ajouter un tweet-entretien avec l’auteur, des photos. De diffuser largement via les réseaux sociaux. Vrai plaisir également de voir d’autres blogueurs faire ce travail: chercher, lire sur le web pendant plusieurs jours, réfléchir à la reprise, à son sens exact, à la présentation, à une certaine forme de « mixage ». Idée centrale: sortir un texte de son environnement clos pour le donner à lire à de nouveaux lecteurs dans un autre cadre, éventuellement plus ouvert. Chaque blog a ses lecteurs, ses habitués. Déplacer un texte, le disséminer, c’est le faire vivre.

Je sais que Noëlle Rollet et Carol Shapiro proposeront de nouvelles pistes dans les prochaines semaines, dans cet esprit de dissémination. Sur le web, j’en suis persuadé, de nouvelles configurations littéraires sont possibles, associant textes, sons et images, donnant à lire des textes d’une manière nouvelle. Tout n’a pas été fait, loin de là. Il y a autre chose à faire que de donner du texte au kilomètre sur un blog central, dans un format uniforme. Inventer, oui, continuer à inventer.

Bien sûr, l’espace du blog reste ouvert à vos réflexions et remarques. J’ai déjà une chouette idée de dissémination thématique (parallèle à nos reprises ponctuelles ou hebdomadaires), mais je m’adresse d’abord aux participants de la web-asso: qui sera disponible dans les prochaines semaines ? Est-ce que vous avez des propositions ? Peut-on envisager une web-dissémination pour dans un mois ? A vous de me dire.

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15 commentaires pour Continuer à inventer sur le Web

  1. didier bazy dit :

    A reblogué ceci sur rhizomiques and commented:
    TAZ virtuelle

  2. ACC dit :

    Très contente de participer et de relire ce beau texte d’Arnaud Maïsetti. En revanche je suis un peu gênée, et vous l’avoue en toute confiance, par cet article d’ActuaLitté qui ne recouvre pas ma position. Je ne suis pas contre la pratique d’édition, ni numérique, ni papier d’ailleurs.
    De facto, m’interroge sur ma participation à cette initiative qui ne devrait pas (selon la façon dont je le projetais) être culturellement politisée. Si telle est sa direction, j’ai dû mal l’appréhender et m’en trouve bien gênée.
    Je soutiens Tiers Livre, Nerval et autres initiatives de François Bon, si cette position est contradictoire à la vôtre, merci de me le faire savoir afin que j’en prenne mesure, en tout bien tout honneur.

    • fg dit :

      C’est aussi mon cas : je soutiens publie.net et la web_asso, je ne pense pas que ce soit incompatible. Je n’ai rien contre nerval.fr même si je ne participe pas, il y a de la place pour tous sur le Net.

    • selenacht dit :

      Je n’aurais sans doute pas adopté la virulence du billet initial – même si l’on peut toujours en imaginer les raisons, et qu’elle a aussi ses vertus –, et je suis une presque longue abonnée (3 ans) publie.net. Que je ne remets pas en cause : j’y ai trouvé de fort beaux textes, et n’ai pas de parti pris contre l’édition numérique, au contraire, tant qu’elle est terrain d’invention, elle aussi. Pas le terrain qui me convienne aujourd’hui, mais c’est autre chose.
      Beaucoup plus circonspecte en revanche devant nerval.fr… Son principe va franchement à l’encontre de mes conceptions du web, auxquelles je tiens suffisamment pour ne pas juste hausser les épaules (je ne sais pas si je prendrais un abonnement qui l’englobe). C’est pour cela la dimension politique que peut avoir le projet ne me gêne pas, au contraire, même si elle complique sans doute un peu les choses. Mais j’ose espérer que notre façon à chacun d’y participer librement reste le plus déterminant :).

    • En tout bien, tt honneur, ma chère Anne-Charlotte, et ça n’engage que moi, la littérature poésie etc, c’est intrinsèquement politique, comme s’inscrivant c/ culture dominante. Avons déjà évoqué cela, il me semble. L’artiste « sans attaches, ni racines » politiques, ça n’existe pas ; sauf, paradoxalement, dans les facs de lettres et dans le concours de l’agrégation. Dès la constitution du champ artistique, il fallait se heurter aux institutions, aux notables mécènes etc… Flaubert, Baudelaire par ex. Et c’est toi qui te place au centre de l’alternative. En posant précisément cette question, je crois que tu y as répondu.
      Bien à toi,
      Pierre.

      • ACC dit :

        Oh, je crois que je suis bien peu de chose pour me sentir le courage de me placer au centre de quoi que soit. J’ai découvert l’article d’Actualitté sur le tard en lisant ce billet. Je ne m’y reconnaissais pas, voilà tout. Mon intégrité n’a rien de politique, elle est peut-être un peu trop candide finalement. Je suis heureuse d’avoir pu en discuter avec Laurent (et le remercie vivement) et regrette d’avoir soulevé à nouveau ce dilemme là, c’est le but opposé qui m’anime. Je ne souhaite pas attiser de feu, ni de querelle. Il ne me semble pas faire partie de quel que champ qui soit. J’ose simplement avoir l’audace de me sentir un peu moins seule avec les angoisses et questionnements que suppose une activité d’écrivant.

        • Tu n’attises aucun feu ni querelle. Mais malgré toi, que tu le souhaites ou non, tu fais en tt cas partie d’un espace situé, si ce n’est un champ : disons un sous-espace dans le champ. Le fait même de ne pas se positionner, c’est tenir un position. Et tu n’es pas « peu de chose ».

  3. selenacht dit :

    J’expédie d’abord la disponibilité : en dehors de la semaine du 15 au 21 juillet (qui tombe toutefois à peu près pile poil après le 23 juin), je serai disponible cet été, et donc a priori partante pour toute dissémination.
    Quant à « mes » propositions (le pluriel généreusement alloué me forçant à me creuser la cervelle… ou à biaiser ?!), j’en ai donné un aperçu dans ma note d’intention d’hier, en ce qui concerne les disséminations proprement dites. J’envisage aussi de publier régulièrement (par quinzaine ?) une petite liste des textes qui m’auront accompagnés… en lien avec la web association sans doute, mais pas seulement, sur Internet ou pas. Encore assez flou : je ne suis pas sûre que l’exercice me plaise assez pour tenir rythme et fréquence, et donc m’y lancer, mais si cette piste, au demeurant guère originale, peut vous tenter de votre côté…
    L’autre idée, à laquelle plutôt Laurent faisait sans doute allusion, envisageait un dialogue plus direct, délibéré, entre textes de différents auteurs. Qu’un texte, un extrait, une phrase de l’un donne lieu à un nouveau texte chez l’autre – voire chez chacun, selon la forme décidée. Écriture à 4, 6, 12, 36 mains (mais qui n’exclurait cependant pas d’éventuels manchots), en quelque sorte. On peut inventer toutes sortes de choses dans ce cadre – est-ce cependant celui de la web-association ? À vous de voir, je suis en tout cas prête à creuser l’idée si elle tente certains.

  4. Bonjour,

    Je suis volontiers partant pour une prochaine dissémination en juillet (déconnexion à partir du 25).

    J’ai pris bien du plaisir à cette tentative, nouvelle pour moi, d’écrire, de fabriquer (non sans difficulté !) quelque chose autour de textes que j’admire. Plaisir à traquer les poètes du net (le bon accueil de ceux que j’ai contactés m’a vraiment touché), chance de découvrir des univers .hétérogènes, d’une grande vitalité, hors-normes, sur toute une myriade de supports : blogs, sites collectifs, micro-éditions, affranchis le plus souvent de toute ambition pécuniaire. Lieux où la frontière « amateur/professionnel » n’a pas de sens, « amateur » y signifiant « qui aime » ; lieux de circulation fluide entre web et papier, art et artisanat, auteur et lecteur…

    Je brosse sans doute un peu trop la taupe dans le sens du poil, mais c’est pour la bonne cause : dire l’utopie d’une dissémination fluide des arts sur et hors le net.

    Dans ces blogs de poésie, ce qui m’a frappé c’est d’une part le recours intensif aux images, images glânées ou détournées, de la peinture la plus célèbre à la photo la plus quotidienne, d’autre part la place du texte, souvent commentaire des images, illustration.

    Bref, pourquoi pas quelque chose autour des images, comme thème d’une future dissémination ?

  5. nexuriant dit :

    Bonjour à tous,

    Je ne suis là que depuis quelques jours, et j’arrive avec des questions qui ont peut-être déjà trouvé réponse, mais…

    Les participants à la webasso se sont-ils déjà penchés sur les possibilités qu’offrent les licences « Creative Commons » (CC) ou « Art Libre » ? Cette réflexion me paraît essentielle afin de ne pas réinventer la roue ; ces licences permettent en effet de cadrer la/les réutilisations possibles de textes lâchés sur l’Internet – pour ma part, je trouve mon bonheur avec les CC.

    Ce sont ces mêmes CC qui m’ont permis de trouver sur Jamendo des musiques propres à habiller mes textes : les ambiances musicales de Unenthüllte. Ayant d’abord considéré qu’un emprunt était possible dans le cadre des CC, j’ai pris contact avec Unenthüllte, au départ juste « comme ça », et nous nous sommes très vite entendus, non sur l’emprunt de morceaux existants, mais carrément sur la création de morceaux propres à mes textes. Le résultat est audible ici : http://www.jamendo.com/fr/list/a108088/des-l-instant ou directement à côté des textes concernés sur mon blog/site : http://www.novelettes.be/degraves-linstant.html.

    Sinon, je me réjouis de reprendre les trouvailles que ce site me permettra de faire, et également de voir mes textes, peut-être, recadrés par d’autres 😉

    • Je me suis informé sur les licences CC et je vais d’ailleurs l’appliquer à ma traduction du Journal de Kafka, mais une licence n’entraîne pas une pratique individuelle et collective de reprise et de circulation, qu’il faut mettre en place et encourager… Vous êtes donc le bienvenu !

      • nexuriant dit :

        Oui, bien sûr… Je voyais l’apposition d’une telle licence comme une « autorisation » de partage et de dissémination – la webassociation en étant le côté « encouragement » 🙂

  6. Serge Bonnery dit :

    Quelques réflexions que je mets ici en partage après la première expérience de dissémination du dimanche 23 juin :
    1) 23 juin, première dissémination, à mes yeux un succès, moins par le nombre de participants/lecteurs que par le climat qui s’est installé durant la journée, échanges via twitter, découvertes (pour ma part, beaucoup de découvertes)… Ce qui me conduit à dire qu’une dissémination à une date fixée à l’avance doit être maintenue. Avantage de densifier l’échange, de le concentrer dans le temps. Pour moi : formidable accélérateur de temps que de pouvoir découvrir de nouveaux espaces de web-littérature en quelques clics. Garder donc, le rendez-vous daté.
    2) Périodicité ? Je ne sais pas s’il faut dire : un dimanche/mois, tel dimanche (le premier, le second etc…) du mois (et pourquoi dimanche, au fait ?) Peut-être… Pas de réponse sûre de ma part.
    3) Libres disséminations : au-delà des rendez-vous fixés à l’avance, il y a aussi la possibilité de disséminations laissées à la liberté de chacun. Dans la spontanéité d’une lecture que l’on peut avoir envie de partager là, tout de suite, sans attendre. Ce concept de liberté, c’est ce qui nous rassemble. Il doit donc être possible, à tout moment, de disséminer sous l’égide de la webasso (afin de conserver l’estampille, l’identification), sans préavis.
    4) Disponibilité : serai disponible tout l’été, ne serai pas déconnecté. Le suis rarement. Donc ouvert à toute proposition. Je rappelle aussi que nos blogs nous permettent de planifier en cas d’absence et on peut se donner la main pour twitter à la place de quelqu’un qui ne serait pas disponible. Je peux faire ça sur simple demande.
    5) Pour revenir sur les questions soulevées par ACC, FG, Selenacht, Pierre Cendrin : nous savons tous, Laurent Margantin a eu l’honnêteté d’être très clair là-dessus dès la première note d’intention, quelle est l’origine du lancement de la webasso et des disséminations. Pour autant, chacun doit pouvoir se sentir libre dans cet environnement. Ne suis pas personnellement favorable à la constitution d’une chapelle contre une autre chapelle, cela ne mènerait à rien. Bien sûr, il y a de la place pour tous. On ne construit pas « contre » : le chemin qu’ouvre Laurent Margantin ne se prolongera que dans l’invention de pistes nouvelles pour une littérature web ouverte. Inventer plutôt que quereller. D’ailleurs, j’observe avec intérêt que Laurent Margantin lui-même ne cherche pas à alimenter de polémique où à enfermer la webasso, l’emprisonner dans une ligne. Tant mieux. Continuons ainsi. Et encore une fois : très attaché à l’idée que chacun doit ici se sentir libre. La question des compatibilités/incompatibilités entre telle et telle démarche ne relève que de la sphère du privé/personnel de chacun.
    6) Donc : prêt pour toute nouvelle dissémination. Séduit par l’idée d’une dissémination autour de l’image. Et pourquoi pas, à intervalles réguliers, une dissémination archives revendiquée comme telle ? Constat : l’inconvénient des blogs est l’enfouissement des notes anciennes. Aller fouiller dans les archives d’un auteur : souvent, un regard extérieur est mieux à même de réveiller un texte que l’auteur lui-même. Votre avis…
    Merci pour votre écoute.

    • Merci Serge pour tous ces points, qui vont nourrir notre réflexion. Gratitude personnelle pour le 5)
      Je vais intégrer la problématique de l’image proposée par Renaud et reprise par Serge dans ma prochaine proposition. Cependant, si la disponibilité des participants en juillet est évidemment importante, il importe avant tout que des lecteurs soient disponibles courant juillet, relayant à leur tour. J’ai aussi décidé de faire un break de quelques semaines, je proposerai donc qu’on se donne plutôt RDV après la mi-août, aussi pour que cela ne risque pas d’être un rendez-vous manqué faute de réception. Ce qui n’empêche évidemment pas des reprises ponctuelles et d’avancer des propositions personnelles pour la rentrée.

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